DU LIVRE AU FILM Anges & Démons

Titre: Anges et Démons

Auteur: Dan Brown

Editeur: Le Livre de Poche

Prix: 8,90€

Date de parution: 1 avril 2015

Nombre de pages: 720

Genre: Thriller ésotérique / Mystère

Titre original: Angels & Demons

Réalisation: Ron Howard

Scénario: Akiva Goldsman

Sociétés de production: Columbia Pictures & Imagine Entertainment & Skylark Productions & Panorama Films

Acteurs principaux: Tom Hanks

Ewan McGregor

Ayelet Zurer

Durée: 140 min

Date de sortie: 15 mai 2009

Résumé: « Robert Langdon, le célèbre professeur d’histoire de l’art, spécialiste de symbologie religieuse, à Harvard, est convoqué au CERN, en Suisse, pour déchiffrer un symbole gravé au fer rouge sur la poitrine d’un éminent homme de science qui a été assassiné. Il fait alors une découverte incroyable : il s’agirait d’un crime commis par une très ancienne société secrète, les Illuminati, laquelle s’est également emparée d’un conteneur renfermant une substance très dangereuse. La secte, qui vient de resurgir après une éclipse de quatre siècles, a juré d’anéantir l’Eglise catholique. Langdon ne dispose que de quelques heures pour sauver le Vatican qu’une terrifiante bombe à retardement menace ! Dans cette folle course contre la montre, Langdon aura comme alliée, Vittoria, une ravissante jeune scientifique qui l’aidera à décrypter d’archaïques symboles qui d’églises en places romaines le mèneront jusqu’à l’antre des Illuminati…»

Mon avis sur le livre:

Commençons par le commencement avec une traditionnelle petite chronique. Comme vous le savez déjà, le thriller ésotérique fait partie de mes genres littéraires préférés. Pourtant, je n'avais encore jamais lu de Dan Brown. C'est ma récente lecture du Premier Miracle de Gilles Legardinier qui m'a donné envie de me plonger d'avantage dans ce style de roman et je me suis donc décidée à tenter l'expérience Dan Brown. Evidemment, il y avait le classique Da Vinci Code mais j'ai choisi de commencer avec le premier opus de la saga Robert Langdon. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue. Ce roman a été un véritable coup de coeur plein de suspens et de rebondissements qui, malgré ses 700 pages, s'est dévoré à toute vitesse.

La plume de Dan Brown est fluide et limpide et, malgré les nombreuses descriptions scientifiques, historico-ésotériques et j'en passe, elle permet une lecture rapide et parfaitement cadencée. Là où, dans le Premier Miracle, je trouvais que les descriptions n'étaient parfois pas assez poussées ou détaillées, il y en avait ici à profusion. Concentration et sérieux sont de rigueur si vous voulez réussir à enregistrer tous les détails qui vous sont donnés et, si je sais que c'est le genre de point qui pourrait en refroidir certains, c'est quelque chose que j'adore dans ce genre de roman.

L'intrigue est parfaitement ficelée et extrêmement bien pensée. Le pitch de base est assez simple, un scientifique qui s'avère être également un homme d'Eglise est retrouvé assassiné dans son laboratoire en Suisse. Sur sa poitrine, marquée au fer rouge, un seul mot "Illuminati". Lisible autant à l'envers qu'à l'endroit, ce symbole suffit à raviver les souvenirs d'une ancienne société secrète constituée de scientifiques décidés à reprendre le contrôle d'un monde à l'époque entièrement gouverné par la religion. Entre alors Robert Langdon, professeur d'histoire de l'art et de symbologie religieuse. L'homme semble être le meilleur candidat pour élucider cette énigme. Un mystère qui va le conduire jusqu'à Rome et au coeur de la cité du Vatican, en pleine élection papale, où va se lancer une course contre la montre pour attraper et arrêter cet ennemi invisible aux sombres desseins. A partir de là, Dan Brown nous entraîne dans un dédale d'énigmes toutes plus complexes les unes que les autres qui, au lieu d'éclaircir le mystère, ne servent en réalité qu'à l'épaissir. Si des doutes m'ont assaillie tout au long du roman au sujet de certains points, j'aurais été incapable de prévoir cette fin qui m'a littéralement scotchée dans mon fauteuil.

En plus d'être allée de surprise en surprise, j'ai également appris beaucoup de choses aux côtés de Robert. En le suivant dans sa quête à travers Rome, j'ai découvert des détails sur son architecture et sur ses monuments que j'ignorais et j'ai eu encore plus envie de m'y rendre à nouveau. Peut-être même pour partir moi aussi à la poursuite des Illuminati… Si les recherches entreprises par l'auteur pour pouvoir proposer un roman si détaillé ont du être énormes, les nombreuses informations paraissaient si simples mises en avant à travers Robert Langdon. C'est un personnage que j'ai énormément apprécié. Il est très facile de s'identifier à lui et de ressentir à la fois son excitation et sa crainte. Ce n'est pas un surhomme, ou l'un de ces héros capable d'accomplir des miracles. Au contraire, c'est un homme normal, passionné qui se retrouve projeté dans un tourbillon d'événements qui le dépassent. Malgré tout, il va s'investir et mettre ses talents au service d'une cause qui ne devrait pas être la sienne.

Tous les autres personnages sont également intéressants. Ils sont certes nombreux mais ont chacun leur particularité qui peuvent les rendre attachants… ou détestables… voire même parfois les deux…

Je pense m'arrêter là en ce qui concerne le roman. Il est très difficile de chroniquer ce genre de livre étant donné que chaque mot pourrait constituer un potentiel spoiler et comme je ne veux gâcher le suspens de personne, je vais donc m'atteler à la critique de l'adaptation.

L'adaptation

En général, je suis une partisane du "regarde le film d'abord, tu liras le livre après". Je sais que ce n'est pas très courant, mais c'est de cette façon que j'arrive en général à apprécier autant l'un que l'autre. En lisant le livre avant de regarder son adaptation, j'ai toujours tendance à me focaliser sur les différences de scénario et donc à passer à côté des bons côtés. C'est malheureusement un peu ce qu'il s'est passé dans le cas présent. Comme je ne voulais pas me faire complètement spoiler le dénouement de l'histoire, j'ai décidé de déroger à mes habitudes et de lire le roman d'abord. Et j'ai donc fait une focalisation extrême sur les "défauts" du film… prévisible mais bon.

Comme j'ai attendu quelques jours avant de faire cette chronique, j'ai eu un peu de temps pour réfléchir plus posément et je pense arrêter mon opinion sur: cette adaptation est plutôt réussie même si certains changements demeurent à mes yeux incompréhensibles.

Je vais commencer par les points négatifs. Si je comprends parfaitement qu'il est nécessaire de faire des coupures dans l'adaptation d'un pavé de plus de 700 pages, je ne comprends pas pourquoi les scénaristes ont jugé utile de complètement supprimer l'existence de certains personnages. Maximillian Kohler a par exemple totalement disparu alors qu'il jouait un rôle clé dans l'histoire. Ces absences ont donc forcément engendré d'autres changements mais le tout restait très cohérent donc, une fois la surprise passée, il suffisait de s'adapter. Cependant, toujours dans les personnages, il va falloir que l'on m'explique pourquoi certains, s'ils existaient bien, ne jouaient pas de tout le même rôle que dans le livre et pourquoi d'autres encore - et là j'avoue que je n'ai pas réussi à m'y faire malgré les 2h20 de film - n'avaient pas le même nom. Là, c'est quelque chose que je ne comprends pas. En quoi le fait d'appeler Carlo Ventresca "Patrick MacKenna" apportait quelque chose à l'adaptation? Pour les lecteurs, je trouve que ces changements ne servaient qu'à les rendre encore plus confus ce qui n'était franchement pas nécessaire.

Evidemment, ce film avait également des points positifs et j'ai passé un bon moment. Le rythme est très soutenu et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Les actions s'enchainent et les quelques temps calmes que l'on trouve dans le roman sont inexistants en l'occurence. Ce qui est un très bon choix cinématographique parce que, si toutes ces descriptions passent très bien dans un bouquin, c'est un peu plus compliqué à l'écran. Si les nombreux changements sont dérangeants, il n'en reste pas moins que les éléments clés de l'histoire sont maintenus et que la finalité reste la même. En soi, c'est une très belle performance de la part des scénaristes et du réalisateur parce que, en constatant l'absence de certains personnages et le changement de rôle de quelques autres, je me suis franchement demandé comment ils allaient s'en sortir pour boucler l'histoire de la même manière.

Le suspens est bien présent et l'intrigue haletante à souhait. Pour quelqu'un qui ne connaissait pas l'histoire au préalable, je pense que c'était un succès. Cependant, je reste convaincue que certaines informations manquaient à l'appel, notamment dans le dénouement qui aurait pu bénéficier de quelques détails sortis du livre. Evidemment, 2h20 c'est déjà très long et il aurait été très compliqué de tout mettre.

En définitive, ça ne changera jamais, un livre est et restera toujours meilleur que son adaptation, même s'il est tout à fait possible d'aimer les deux. Je compte très prochainement poursuivre les aventures de Robert Langdon avec le Da Vinci Code et j'écrirai donc un autre article du livre au film. En essayant cette fois de moins me focaliser sur les différences… affaire à suivre.