TRILOGIE: Le Paris des Merveilles
- Charlotte - Jeux de Mots
- 5 déc. 2016
- 6 min de lecture

Titre: Le Paris des Merveilles
Les Enchantements d'Ambremer, tome 1
L'Elixir d'Oubli, tome 2
Le Royaume Immobile, tome 3
Auteur: Pierre Pevel
Editeur: Bragelonne
Prix: 17,90€
Date de parution: dernière édition en 2015
Nombre de pages: 384, 384 et 377
Genre: Fantasy et uchronie
Résumé: À première vue, on se croirait dans le Paris de la Belle Époque. En y regardant de plus près, la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, et une ligne de métro rejoint le pays des fées... Dans ce Paris des merveilles, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, est chargé d'enquêter sur un trafic d'objets enchantés, lorsqu'il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. Il lui faudra alors s'associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...
« Il était une fois le Paris des Merveilles... Où l'on plante, pour la seconde fois, le décor d'un Paris qui n'exista jamais tout à fait.
Les contes d'autrefois, ainsi que les fabuleuses créatures qui les inspirèrent, ont une patrie. Cette patrie se nomme l'OutreMonde. Ne la cherchez pas sur une carte, même millénaire. L'OutreMonde n'est ni un pays, ni une île, ni un continent. L'OutreMonde est... un monde, ma foi. Là vivent les fées et les licornes, les ogres et les « s dragons. Là prospèrent des cités et des royaumes que nous croyons légendaires, au fil d'un temps qui s'écoule autrement.
Cet univers voisine avec le nôtre. Jadis, ils étaient si proches qu'ils se frôlaient parfois. Alors naissaient des passages fugitifs, des chemins de traverse déguisés, des ponts incertains jetés sur l'abîme ordinairement infranchissable qui sépare les mondes. Tel promeneur pouvait ainsi rencontrer, au détour d'un sentier perdu, une reine attristée caressant un grand cerf blanc dont une flèche perçait le flanc ; tel berger explorait une ravine et découvrait au-delà une vallée que la vengeance d'un sorcier condamnait à un hiver éternel ; tel chevalier solitaire passait, en quête de gloire, le rideau étincelant d'une cascade vers des régions inconnues où l'atten-dait l'aventure. Combien firent de semblables expériences ? Combien de poètes et ménestrels contèrent ces voyages ? Assez pour être entendus, sans doute. Trop peu pour être crus. A l'époque, déjà, les esprits sages niaient l'existence de l'OutreMonde et de ses prodiges. Et les mêmes, aujourd'hui, continuent doctement à vouloir peindre nos rêves en gris...
Mais oublions les fâcheux et revenons à l'OutreMonde. Il existe bel et bien, et manqua de peu changer l'Histoire. Car que serait-il advenu si, au lieu de s'éloigner à jamais, ce monde et sa magie s'étaient au contraire approchés ? Que se serait-il passé si l'OutreMonde, à la faveur d'une conjonction astrale propice ou d'un caprice du destin, avait librement étendu son influence sur Terre pour l'imprégner de merveilles que le temps écoulé nous aurait bientôt rendues familières ?
Avec votre permission, admettons qu'il en fut ainsi et transportons-nous au début du XXe siècle, en France. Plus précisément, considérons notre capitale. Que voyons-nous ? Nous reconnaissons d'abord un Paris pittoresque et vieillot, celui de la Belle Époque. C'est donc le Paris des Grands Boulevards et des immeubles haussmanniens, des rues pavées et des réverbères à gaz, des quartiers populaires où rien ne semble avoir changé depuis Vidocq. Mais c'est aussi le Paris des premières automobiles, de l'Art nouveau triomphant, de la fée Électricité qui pointe le bout de son nez. Sur les murs s'étalent des réclames peintes : elles vantent en lettres immenses les biscuits LefèvreUtile, les pneumatiques Michelin et le cachou Lajaunie. Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melon, des canotiers ; les dames ont des corsets, des jupes et des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres, les omnibus à impériale, les tramways attelés, les charrettes à bras, les cyclistes et les piétons intrépides. Dans les gares crachent, toussent et ronflent d'énormes locomotives à vapeur dont les sifflets, avant le départ, résonnent sous les toitures immenses. Du haut de ses vingt ans, la tour de M. Eiffel regarde une basilique pâtissière pousser au sommet de Montmartre. Çà et là fleurissent des marquises en verre et fonte verte protégeant les accès d'un chemin de fer métropolitain qui continue de s'étendre sous terre depuis que l'Exposition universelle a inauguré à la fois le siècle et une nouvelle ère.
Voilà pour Paris, en deux mots, tel qu'il fut. A présent, imaginez...
Imaginez des nuées d'oiseaux multicolores nichés parmi les gargouilles de Notre-Dame ; imaginez que, sur les Champs-Elysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square ; imaginez des saules rieurs qui s'esclaffent ; imaginez des chats ailés, un rien pédants, discutant philosophie ; imaginez le Bois de Vincennes peuplé de farfadets cachés sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemise, la casquette de guingois et le mégot sur l'oreille ; imaginez la tour Eiffel bâtie dans un bois blanc qui chante à la lune ; imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les insectes au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants ; imaginez des chênes centenaires, sages et bavards ; imaginez une licorne dans le parc des ButtesChaumont ; imaginez la Reine des Fées se rendant à l'Opéra dans une Rolls-Royce Silver Ghost ; imaginez encore de sombres complots, quelques savants-fous, deux ou trois sorciers maléfiques et des clubs privés de gentlemen magiciens.
Imaginez tout cela, et vous commencerez à vous faire une petite idée du Paris des Merveilles.. »
Pierre Pevel.
Mon avis sur la trilogie:
Le Paris des Merveilles est sans doute l'une de mes trilogies préférée de tous les temps et, comme je viens tout juste de terminer l'ultime tome de cette saga, je me devais donc de lui consacrer un article.
Pierre Pevel nous propose un univers fantasque et merveilleux dans lequel s'allient à merveille le Paris du début du 20ème siècle et l'imaginaire d'un monde féérique. La plume est fluide et légère et on s'imagine sans grande peine ce monde haut en couleur et en fantaisie comme si on y était.
C'est dans ce Paris des Merveilles que vit Louis Denizart Hippolyte Griffont. Mage pluri-centenaire ne recevant que sur rendez-vous, il apporte conseils et recommandations aux personnes confrontées à des problèmes d'ordre magique. C'est lors de l'une des ces séance que le mage va se retrouver confronté à ce qui pourrait bien être une affaire de traffic d'objets magiques et dangereux. Bien décidé à enquêter, il découvrira que cette affaire pourrait bien en cacher une autre.
Au cours de ses investigations, il retrouvera également la baronne Isabel de Saint-Gil, enchanteresse sublime et mystérieuse, avec qui il partage un passé pour le moins mouvementé…
A partir de ce moment, nos deux héros devront former un duo de choc afin de résoudre mystère sur mystère et déjouer les plans d'une force maléfique menaçant de détruire définitivement le monde tel qu'ils le connaissent.
Les trois tomes de cette trilogie ont chacun été des coups de coeur. Le monde qui nous est décrit reprend merveilleusement bien les réalités de notre 20ème siècle (invention de l'automobile, du cinéma, les grands auteurs de l'époque tel Jules Verne sont également mentionnés) et les inventions qui y sont rapportées sont si bien construites qu'on a aucun mal a y plonger dès les premières lignes.
La pléthore de personnages est haute en couleur et également très diversifiée. On retrouve donc différents mages, des chats-ailés érudits, des fées toutes plus belles les unes que les autres ou encore des gnomes et autres elfes. Si on pourrait craindre de nous perdre dans cette abondance de créatures, l'auteur arrive au contraire à leur donner une personnalité propre et bien marquée qui nous permet de nous y attacher très facilement.
Les différentes intrigues développées tout au long de la saga, et qui pourrait ou ne pourrait pas être liées, sont pleines de rebondissements et on ne s'ennuie pas outre mesure.
L'histoire est agrémentée d'une bonne dose d'humour ce qui la rend encore plus addictive et vous aurez le sourire aux lèvres encore longtemps après avoir refermé les romans.
Pour renforcer encore le rythme soutenu de ses aventures, Pierre Pevel n'hésite pas à y prendre part en apostrophant directement le lecteur afin de donner des précisions sur telle ou telle situation.
Vous l'aurez compris, pour moi cette trilogie a tout du cocktail parfait pour vous permettre de passer un excellent moment de lecture. Je ne vous en dit pas plus, allez découvrir par vous même, et laissez le Paris de Merveilles peupler vos rêves pendant de très nombreuses nuits…
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